MA PHILOSOPHIE
“Apporter une pierre à l'édifice.”
Les instruments d'usine ne m'ont jamais attiré, et jamais satisfait. C’est bien simple : à mes yeux, une guitare d’usine s’apparente pour le musicien à un uniforme qu’il porterait ; un instrument sans personnalité propre, sans âme. Pour moi, “guitare” et “usine” sont deux termes tout simplement antinomiques. C’est incompatible avec la création artistique.
L’âme d’une guitare, ça se construit, à commencer par la personnalisation. Au musicien, ensuite, de se l’approprier, de la faire vibrer. Son jeu n’en sera que plus facile et son plaisir, plus grand.
C'est pour ces raisons que mon travail ne s’apparente pas uniquement à de la lutherie, il consiste aussi et surtout en l’exploration de toutes les formes disponibles d’artisanat et de technologie.
LE PROCESSUS
“Sky is the limit”
On l’aura bien compris, celui qui prend contact avec moi le fait dans l’optique d’avoir un instrument taillé sur mesure, unique. Car chaque musicien, quel que soit son niveau - qu’il soit pro, amateur ou débutant - a ses propres envies, goûts et attentes. Les comprendre et les transposer en y apportant une qualité, une finition et un développement incomparables est le challenge que je me lance à chaque réalisation. Et tout, absolument tout, est possible. Les seules limites sont celles de l’imagination.
Les caractéristiques de chaque musicien sont prises en compte, le confort de jeu d'un manche et d'un corps sur mesure, les micros et l'accastillage adéquats, le choix de la finition et les bois. Je privilégie les bois européens, les manches et les corps huilés.
Les dessins sont la première étape. Ils sont soumis à discussion, et un visuel 2D ou 3D le plus proche possible de la réalité est réalisé avant la fabrication. Nous établissons ensuite le listing des caractéristiques techniques souhaitées : ergonomie, radius, type de manche, profil, essence de bois, métaux, etc. Pour les micros et accastillages, je travaille essentiellement avec des fabricants européens, mais toutes les demandes restent possibles.
Et même si je privilégie le travail à la main, il faut reconnaître que les nouvelles technologies offrent d'autres possibilités qui sont tout à fait complémentaires avec un travail artisanal. Allier tradition et modernisme peut donner des résultats tant surprenants que réussis.
Étant donné que je considère la guitare comme un objet d'art qui mérite une attention toute particulière et que, dès lors, chaque instrument demande beaucoup de recherches et de développement, ma production ne se mesure pas en termes de quantité, mais bien de qualité.
Ainsi, chaque nouvelle sortie de mon atelier est synonyme de renaissance.
MON HISTOIRE
"Autodidacte et passionné"
Haut comme trois pommes déjà, j’étais un gamin curieux, touche-à-tout, attiré par les belles choses - un esthète en herbe. Mon imagination galopante et ma fascination pour l’image n’ont fait que croître avec les années et, fourbissant mes premières armes artistiques par le design et le dessin, j’utilisais tous les supports à portée de mes doigts avides pour assouvir ma passion : le papier bien sûr, mais aussi les tee-shirts, jeans, vestes, ou encore les murs du lycée. Au-delà de l’expression artistique, tout ce qui pouvait singulariser l’individu avait du sens pour moi : c’était synonyme d’indépendance d’esprit, de liberté de pensée. C’est donc tout naturellement que ma carrière professionnelle s’est orientée vers un métier d’image, puisque je travaille aujourd’hui en tant que réalisateur et motion designer freelance.
En parallèle, je nourris une autre indéfectible passion : la musique, intarissable source d’inspiration qui à l’adolescence me poussait à acheter une Aria Pro 2, ma toute première guitare électrique - une occasion, je n’avais évidemment pas les moyens de m’acheter une guitare de grande marque. Mais toujours dans cet esprit de singularité, très vite j’ai eu envie (besoin) de la customiser. Si le terme ne s’employait pas encore, je savais qu’il fallait que je donne à mon instrument une identité qui lui serait propre et qui surtout correspondrait à celui que j’étais alors.
J’ai donc empoigné un ciseau à bois, taillé des hiéroglyphes sur mon Aria et sculpté la corne du bas à l'Opinel. Je ne sais pas pourquoi mon choix s’est porté sur ces motifs, qu’avec le recul je ne trouve pas particulièrement esthétiques, mais j’ai toujours conservé cette guitare. Et depuis, le retour du travail de la matière et la création d’objets physiques — palpables et plus seulement en 3D — sont indispensables pour moi. Une évidence.
Ce mariage de mes deux passions est devenu mon espace de liberté, mon moyen d’expression.